Les Inuit sont appelés différemment en fonction du lieu où ils habitent : les Yupiget en Tchoukotka, les Inupiat au Nord de l’Alaska,
les Yupiit au Sud-ouest de l’Alaska, les Inuit dans l’Arctique canadien et les Kalaallit au Groenland.
Longtemps appelés « Esquimaux », ils ont exprimé leur préférence pour le nom « Inuit », signifiant les «êtres humains ». Inuk est
le singulier de Inuit. Le terme « Esquimaux » fut employé d’abord par les Algonquiens (Amérindiens de la forêt boréale du Canada),
pour faire référence dans leur langue à leurs "voisins" du Nord : ce terme fut ensuite repris par les voyageurs et colons européens
et se généralisa.
Les lointains ancêtres des Inuit sont passés de la Sibérie en Amérique du Nord par le détroit de Béring il y a environ 8000 ans.
Ils se sont répandus d’Ouest en Est par vagues successives, probablement à la poursuite du gibier marin (baleines, morses, phoques...)
et terrestre (caribous, boeufs musqués...). Pendant plusieurs siècles, ils étaient nomades et se déplaçaient en petits groupes, en
fonction des migrations saisonnières du gibier. Ils se sont sédentarisés, pour la grande majorité d’entre eux, au cours du XXème siècle.
La mythologie inuit, évoque une époque première où il y avait peu de distinctions entre les hommes et le gibier, qui partageaient un
même langage. Les esprits de la terre, du ciel et de la mer contrôlaient tous les êtres vivants.
Malgré la contrainte de composer aujourd’hui avec le mode de vie occidental, l’entraide et le partage ainsi que le respect des animaux
sont toujours au coeur des valeurs inuit. Les enfants sont très tôt sensibilisés à la nécessité de préserver l’équilibre des relations entre
les êtres humains et leur environnement.
Cependant, le réchauffement climatique, très visible dans l’Arctique américain, tout comme les polluants des pays occidentaux qui se
concentrent dans l’Océan arctique, menacent leur mode de vie.
Texte de Marc-Antoine Mahieu (maître de conférences d'inuktitut, responsable des études inuit à l'INALCO (Langues O') et chercheur
au Laboratoire des langues et civilisations à tradition orale du CNRS) et Sylvie Teveny (directrice de l'Association Inuksuk, co-fondatrice
de l'Espace culturel inuit de Paris et diplômée de langue et culture inuit à l’INALCO).