Les Jummas vivaient, et certains vivent encore, de la culture sur brulis, le Jhum, d’où leur nom. Ils défrichent les pentes escarpées
ou les vallées pour cultiver le riz. Pour les Jummas, la nature, les collines et la jungle luxuriante sont essentielles à leur mode de vie.
Elles leurs procuraient, et leur procurent encore en partie, le bois pour construire leurs logements, mais aussi leur nourriture car elles
sont riches d’animaux, de végétaux et racines sauvages comestibles (igname, fleur de banane ou encore crabes). La nature est également
source d’inspiration artistique : les poèmes, les chants, les danses, évoquent les arbres, les rivières, les fleurs, le vent ou le soleil.
Bien que bouddhistes pour la plupart, les pratiques animistes sont encore particulièrement présentes chez les Jummas.
Ce mode de vie traditionnel est en danger depuis plusieurs années.
A partir des années 1980, le gouvernement du Bangladesh a installé de nombreux Bengalis, le groupe ethnique majoritaire du pays,
sur les territoires habités par les Jummas. Ils ont donc été chassés, leurs maisons incendiées, leurs terres occupées. Beaucoup de Jummas
ont alors fui le Bangladesh.
Aujourd’hui, les Jummas ne représentent plus que la moitié de la population de la région des Chittagong Hill Tracts.
Les Bengalis sont très différents des Jummas (religion, langue, culture…).
La région des Jummas, les Chittagong Hill Tracts, a connu 20 ans de guerre entre le gouvernement du Bangladesh et les Jummas à cause
de l’arrivée massive de Bengalis sur leurs terres. Bien qu’un accord de paix ait été signé en 1997, les problèmes des Jummas continuent
(villages brûlés, expulsion des habitants, violences faites aux femmes et aux filles, destruction de temples, manifestations réprimées,
non accès à la justice...). De plus, la forêt dense et généreuse des Jummas est surexploitée ce qui provoque une déforestation rapide,
elle ne peut plus répondre aux besoins de tous. Les Jummas s’installent désormais de plus en plus en ville.